Energie

Décret Tertiaire: Qui est concerné?

Le Décret Tertiaire, inscrit dans la loi ELAN (Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique), impose des obligations spécifiques aux propriétaires et occupants des bâtiments à usage tertiaire. Ce texte vise à réduire significativement la consommation énergétique des bâtiments pour atteindre les objectifs fixés par la transition énergétique en France. Mais quels sont les bâtiments réellement concernés ? Dans cet article, nous allons détailler les catégories de bâtiments et d’acteurs touchés par cette réglementation, en répondant aux questions les plus fréquentes.

Le périmètre du Décret Tertiaire : quels bâtiments sont concernés ?

Le Décret Tertiaire s’applique aux bâtiments (ou parties de bâtiments) ayant une activité tertiaire, avec une surface de plancher minimale de 1 000 m². Cela inclut notamment :

  • Les bureaux.
  • Les commerces (centres commerciaux, magasins indépendants, etc.).
  • Les hôtels et établissements d’hébergement.
  • Les établissements d’enseignement (écoles, universités).
  • Les établissements de santé (hôpitaux, cliniques, maisons de retraite).
  • Les bâtiments publics (mairies, tribunaux, bibliothèques).

Ces activités concernent aussi bien les secteurs privés que publics. Il est important de noter que si un bâtiment combine plusieurs usages, seule la partie tertiaire est soumise à cette obligation, à condition qu’elle atteigne le seuil des 1 000 m².

Exceptions au champ d’application

Certains bâtiments ne sont pas concernés par le Décret Tertiaire, comme :

  • Les lieux de culte.
  • Les bâtiments provisoires (utilisés moins de deux ans).
  • Les constructions à usage agricole.
  • Les bâtiments résidentiels, sauf si une partie est utilisée pour des activités tertiaires dépassant le seuil requis.

Les acteurs directement impactés

Les propriétaires de bâtiments tertiaires

Les propriétaires de bâtiments tertiaires sont en première ligne. Ils doivent :

  • Suivre les performances énergétiques de leurs bâtiments.
  • Engager des travaux de rénovation si nécessaire.
  • Déclarer les consommations énergétiques via la plateforme OPERAT, gérée par l’ADEME.

Les locataires

Les locataires exerçant une activité tertiaire dans un bâtiment concerné ont également des responsabilités. Par ailleurs Bien qu’ils ne soient pas propriétaires, ils doivent collaborer avec ces derniers pour atteindre les objectifs. Cela peut impliquer des actions telles que :

  • Optimiser leur usage de l’énergie.
  • Contribuer aux travaux nécessaires.
  • Déclarer leur propre consommation si cela fait partie de leurs accords contractuels.

Les copropriétés et gestionnaires

Les immeubles en copropriété peuvent être concernés si des parties communes sont utilisées pour des activités tertiaires. Dans ce cas, les syndicats de copropriété jouent un rôle clé dans la coordination des démarches.

Les obligations réglementaires

Le Décret Tertiaire impose des objectifs précis de réduction des consommations énergétiques, basés sur trois échéances :

  • 40 % en 2030.
  • 50 % en 2040.
  • 60 % en 2050.

Ces pourcentages sont calculés par rapport à une année de référence, qui peut être fixée entre 2010 et 2020. Si les objectifs ne sont pas atteints, des sanctions administratives peuvent s’appliquer, sous forme de publication des contrevenants (nommée « name and shame »).

Comment se conformer aux exigences ?

Pour répondre aux obligations du Décret Tertiaire, les propriétaires et occupants peuvent :

  1. Optimiser la gestion énergétique : régulation des systèmes de chauffage, ventilation et éclairage.
  2. Réaliser des travaux de rénovation : isolation thermique, remplacement des équipements vétustes.
  3. Utiliser des énergies renouvelables : installation de panneaux solaires, recours à la biomasse.

Ces actions doivent être déclarées annuellement via la plateforme OPERAT.

Les enjeux pour les entreprises et les collectivités

Réduction des coûts énergétiques

La mise en conformité avec le Décret Tertiaire offre un avantage économique. Réduire la consommation énergétique diminue les factures, un argument de poids pour les entreprises cherchant à optimiser leurs budgets.

Amélioration de l’image de marque

Les entreprises et collectivités engagées dans cette démarche renforcent leur crédibilité en matière de développement durable. Cette démarche peut être valorisée dans leurs communications, notamment auprès des partenaires et clients sensibles aux questions environnementales.

Soutien aux objectifs nationaux

Le Décret Tertiaire s’inscrit dans les engagements de la France pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En y répondant, les acteurs concernés participent directement à cet effort collectif.

Les défis et contraintes

Coût des travaux

Pour certains propriétaires, les rénovations nécessaires représentent un investissement conséquent. Des aides existent, comme :

  • Les CEE (Certificats d’Économies d’Énergie).
  • Les subventions locales.
  • Les prêts à taux réduit.

Complexité administrative

Le suivi des consommations et la déclaration sur OPERAT nécessitent une organisation rigoureuse. Cela peut devenir un défi pour les petites structures ou celles disposant de plusieurs bâtiments.

Collaboration entre propriétaires et locataires

Dans les bâtiments loués, des désaccords peuvent surgir concernant le financement des travaux ou la répartition des responsabilités. Il est donc crucial d’établir des contrats clairs dès le départ.

Bonnes pratiques pour se conformer au Décret Tertiaire

  1. Auditer les bâtiments : Réalisez un diagnostic énergétique pour identifier les points à améliorer.
  2. Planifier les actions : Définissez une stratégie à long terme, en tenant compte des échéances de 2030, 2040 et 2050.
  3. Former les occupants : Sensibilisez vos équipes ou locataires aux gestes économes en énergie.
  4. Suivre les consommations : Utilisez des outils connectés pour surveiller vos performances en temps réel.
  5. Recourir à des experts : Faites appel à des professionnels pour optimiser vos projets de rénovation.

Conclusion

Le Décret Tertiaire est une étape essentielle pour réduire l’impact énergétique des bâtiments en France. Il concerne un large éventail d’acteurs, des propriétaires de bureaux aux gestionnaires de centres commerciaux. Respecter cette réglementation n’est pas seulement une obligation légale, mais aussi une opportunité pour contribuer activement à la transition énergétique.

Vous êtes propriétaire ou gestionnaire d’un bâtiment tertiaire et souhaitez en savoir plus ? Cliquez ici pour découvrir nos autres articles et ressources sur le sujet.